Petite rivière paysagère

C’est ici que la nouvelle rivière urbaine prend sa source

L’aménagement de la rue des Artisans touche à la restauration des cycles qui nous relient, nous humains, aux éléments de la nature. D’une part, les cycles de l’eau avec la nouvelle rivière urbaine (évoquée au module 11, « La solidarité dans la vallée ») ; d’autre part, le cycle alimentaire avec la rue comestible. La rue comestible se présente comme un ensemble de mini jardins composé de trois strates, trois étages végétaux : des arbres fruitiers (des griottiers de Schaerbeek), des arbustes porteurs de petits fruits (groseilliers, framboisiers) et une strate de plantes vivaces, aromatiques.

Explications

Dans la rue des Artisans, sous les mini-jardins, des réservoirs remplis de cailloux recueillent l’eau. Ces réservoirs, interconnectés, reçoivent les eaux de toiture et de ruissellement ainsi que le trop-plein du réservoir en amont. Ainsi l’eau, si elle n’est pas captée par la végétation ou infiltrée dans le sol, s’écoule, temporisée, avant d’arriver dans la noue de la rue des Deux Ponts. Cette étape est l’ultime chance pour l’eau de s’infiltrer dans le sol, de bénéficier aux plantes ou de s’évaporer avant d’aboutir, malheureusement, à l’égout. Mais, qui sait, à l’avenir l’idée de réseaux séparatifs fera-t-elle son chemin ?

L’herbier du Maelbeek


Une cité ouvrière 

C’est au lendemain de la première guerre mondiale que la politique des logements sociaux prendra son envol. Cependant, tout au long du XIXe siècle, les conditions (souvent plus que lamentables) des logements des classes populaires inquiètent les autorités du pays. Et, vers la fin du siècle, apparaissent les prémisses d’une politique en la matière. Certaines Communes prennent des initiatives. Ainsi, l’ensemble qui se déploie sous nos yeux. Construit entre 1906 et 1910, sous la gestion de la Société anonyme des habitations ouvrières d’Ixelles, il témoigne du souci de bâtir à moindre coût des logements salubres et d’une certaine qualité architecturale. Nous remarquons ainsi certaines variations, certes discrètes, dans le dessin des façades. Ceci n’est pas anodin. À une époque où la bourgeoisie aimait s’affirmer par la très grande individualisation des façades de ses maisons particulières (voir abords des étangs d’Ixelles), l’idée que les habitations ouvrières, dans une même cité, ne soient pas toutes pareilles, participait de préoccupations philanthropiques, voire sociales, de certains responsables politiques.