Escalier Gray-Couronne : le progrès pas à pas
Vous serez sans doute d’accord : quand on veut interconnecter les quartiers, rapprocher le bas et le haut de la ville, la vallée et la montagne, combler des fossés historiques, il vaut mieux ne pas se presser, y aller pas à pas, au rythme de la marche et de la pensée, le tempo idéal pour la rencontre, la concertation…
Ici, au début, il y eut le souhait de reprendre un projet des années nonante : désenclaver la vallée du Maelbeek et trouver un moyen pour les usagers de franchir les 19 mètres de dénivelé qui séparent la rue Gray de l’avenue de la Couronne. Première idée : construire un ascenseur – à l’image de celui qui relie le Palais de Justice au Quartier des Marolles. Dans le cadre du Contrat de quartier Malibran, des Ateliers de Travail Urbain participatifs ont été mis en place. Résultat : exit l’ascenseur, qui est renvoyé aux calendes grecques – et bonjour l’escalier : 71 marches tournées vers le paysage, la poésie, la convivialité, avec ce jardin étagé, balisé de gradins, de vignes, de plantes grimpantes…
La situation reste frustrante pour les personnes à mobilité réduite et les cyclistes continueront à faire des détours pour rallier le bas et le haut de la vallée. Mais le retour de l’ascenseur semble possible, dans le cadre du Contrat de Quartier Durable Maelbeek. Bien installé sur les bancs du petit poste d’observatoire de l’avenue de la Couronne, vous pourrez toujours peser le pour et le contre de cette hypothèse. Au rythme de la pensée…
La piste de ski
Lorsqu’il y a quelques années, l’idée s’est faite jour d’ouvrir ici un jardin ouvert au public, peu y avaient cru. On appelait ce lieu la piste de ski, on en comprend aisément les raisons. Ce remblai, qui a échappé à plusieurs projets immobiliers mais qui s’adosse aux petites maisons du bas, a pendant longtemps été un jardin privé lié à la propriété du haut. Mais aujourd’hui, racheté par la Commune, cet espace résiduel dont la définition se cherche encore, a été l’un des premiers lieux de notre vallon du Maelbeek à avoir fait l’objet d’une réflexion pour une appropriation collective. Il a essuyé les plâtres en la matière. Cet espace est divisé en trois zones : la partie haute est réaménagée en jardin ; la partie intermédiaire est un potager collectif ; la partie basse, jouxtant les maisons, sert de jardin privatif pour les habitants de ces dernières. Si la question de la gestion de cet espace entre privé, public ou commun, fait l’objet de discussions, il est l’un des maillons d’un urbanisme ouvert qui émerge dans ce bout de vallée, s’opposant aux restes d’un urbanisme qui n’avait pas peur de jeter la montagne dans la vallée.
Quoi qu’il en soit, certain(e)s comme par exemple les libellules, peuvent profiter en été du soleil du soir au bord de la petite mare, en retrait de la circulation.

L’herbier du Maelbeek
L’herbier de la vallée
Aux premiers temps de la création de la Curieuse Balade du Maelbeek, ses concepteurs ont proposé une phase d’exploration du quartier.
Ici, la Curieuse Balade du Maelbeek a croisé les pas d’une artiste, Noémie Pons-Rotbardt. Au cours de l’été 2015, des planches d’un herbier particulier ont été créées dans quatre jardins le long du Maelbeek.
Les participants aux ateliers étaient invités à cueillir une plante, une feuille, en veillant à ne pas faire d’inutiles dégâts. La plante ou la feuille était délicatement posée sur une feuille de papier ou un tissu, puis passée dans une presse de graveur.
Ensuite, la feuille de papier ou le tissu était trempé dans un bain d’eau fraîche dans lequel était dilué du sulfate de fer qui jouait le rôle de révélateur et de fixateur. Les dessins imprimés par les sucs de la plante apparaissaient sur la feuille.
Ensuite, on tentait d’identifier la plante, et on s’intéressait à ses propriétés.